Arc-Isère, les aménageurs vont-ils sacrifier des terres agricoles nécessaires aux générations futures ? Plus de 81 000 personnes ont déjà signé la pétition lancée par Camille Etienne et s'opposent au projet.
ADDEAR de Savoie, Les Amis de la Terre en Savoie, Comité d’Action Juridique de Savoie, Confédération paysanne de Savoie, Les croqueurs de pommes Savoie Ta-rentaise, Extinction Rébellion, France Nature Environnement Savoie, GAPS, Terre de liens Savoie, Vivre et Agir en Maurienne.
A proximité des agglomérations (Chambéry/Montmélian/Albertville), les meilleures terres ont déjà largement été artificialisées, ou pourraient encore l'être de manière imminente (Plan Cumin/ Les Marches-Coeur de Savoie...) donc perdues à jamais. Quelle insouciance ! …
Comme l'écrivait déjà la FRAPNA Savoie, ou France Nature Environnement (FNE 73) lors de sa déposition à l'enquête publique en août 2019 : « Les terrains naturels ne sont plus à considérer comme « inépuisables ». C'est une « ressource » de qualité, mais aux dimensions finies. Les terrains plats en fond de vallée, notamment, sont une ressource non renouvelable ».
Avec l'accélération du changement climatique, les sécheresses qui se succèdent, la raréfaction des ressources fossiles, les pandémies et les tensions géostratégiques, peuvent dans les prochaines années créer de graves difficultés pour la sécurité et la satisfaction de nos besoins alimentaires. Difficultés qui n'apparaissaient pas encore comme vraisemblables au début de ce siècle, mais dont le risque est maintenant sérieusement évoqué par les spécialistes, comme l'ADEME.
Dans un monde qui change, avec des espaces naturels et des surfaces agricoles qui ne cessent de diminuer, préserver et sanctuariser des espaces susceptibles de nous nourrir devraient être une priorité, de même pour les ressources en eau... D'où notre inquiétude à chaque projet de bétonisation ou de goudronnage irréversible des sols.
En juillet 2019, le gouvernement n'a-t-il pas affiché un objectif « zéro artificialisation nette » ? avec notamment l'ambition de renaturer les espaces artificialisés laissés à l'abandon. ( cf : France Stratégie). Il y a un peu plus d'un an à rebours des politiques menées depuis quarante ans, en pleine crise sanitaire, Emmanuel Macron a lui-même prononcé un discours, charnière, en affirmant que « ce que révèle cette pandémie, c'est qu'il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation […] à d'autres est une folie. » Un an après le début de la crise, il serait urgent de définir les moyens à mettre en œuvre, concrètement, pour consolider et pérenniser cet objectif.
Larésilience d'un système alimentaire se définit comme la capacité à garantir la sécurité alimentaire au cours du temps et ce, malgré des perturbations variées et non prévues.
Les politiques d'aménagement et de cohérence du territoire devraient protéger l'autosuffisance alimentaire, c'est à direla possibilité pour un pays de produire lui-même ses ressources alimentaires et ce, pour répondre aux besoins de sa population.
Ainsi, avant d'aménager de nouveaux sites, avec artificialisation irréversible des sols, les collectivités territoriales devraient plutôt prévoir de réaménager les friches industrielles, et en l'affichant dans les documents d'urbanisme (PLU*, PLUI, SCOT...) ou en programmant rapidement leur modification, se donner la possibilité de préserver les espaces naturels et agricoles, et ainsi tenir compte de l'évolution climatique et géostratégique que nous vivons en accéléré.
Nos organisations appellent, le samedi 4 décembre 2021, à une action pour dénoncer ce projet inutile.