Home > Actualités > Procès en appel de 9 militants de la Confédération Paysanne : ...
Partager sur :
18.06.2015

Procès en appel de 9 militants de la Confédération Paysanne : Verdict le 16 septembre 2015.

18.06.2015 -

Forte mobilisation devant le tribunal d'Amiens, le 17 juin 2015.

La Confédération Paysanne de Savoie était présente parmi plus de 3 000 personnes, le 17 juin 2015, devant le tribunal d’Amiens pour soutenir et demander la relaxe pour neuf militants, dont Thierry Bonnamour, porte-parole savoyard. Ils avaient fait appel des condamnations prononcées le 28 octobre 2014 suite aux actions syndicales menées contre la ferme-usine des 1000 vaches à Drucat, dans la Somme.

Au cours du procès, nous avons revendiqué que nos actions, nos cris d'alerte et d'alarme face au développement d'un modèle d'agriculture industriel qui écrase les paysans étaient légitimes : que c'était un état de nécessité face à l'inertie des pouvoirs publics. Olivier De Schutter, ancien rapporteur pour le droit à l'alimentation pour l'ONU*, jusqu'en 2014, était présent  en qualité de témoin de moralité. Il a réaffirmait à la barre du tribunal que : « Depuis plus de cinquante ans, l'agriculture industrielle pousse l'agriculture paysanne dans ses derniers retranchements. Or cette agriculture intensive a trois caractéristiques : elle substitue une logique économique à une logique écologique, elle a une très forte dépendance aux énergies fossiles, et elle ne prend pas en compte plusieurs externalités négatives – environnementales, sanitaires, sociales – dans son prix aux utilisateurs. Elle mène tout simplement à la fin du monde des paysans » et encore « Les paysans de la Confédération Paysanne sont dans ce que l'on appelle en droit : un état de nécessité. Ils n'ont pas d'autre choix car ils sont dans une impasse complète. La question est de savoir pourquoi les canaux politiques sont autant asservis aux intérêts de l'agro-industrie ».

Nous condamnons fermement le deux poids-deux mesures face aux pouvoirs publics qui encouragent ce «modèle» d'agriculture dangereux, alors même que la récente actualité nous apprend que cette ferme est dans l'illégalité la plus complète avec la présence de 800 bovins au lieu des 500 autorisés par arrêté préfectoral et que le témoignage d'un ancien salarié nourrit une plainte pour maltraitance animale auprès du Procureur de la République d'Amiens.

La ferme-usine des 1000 vaches est donc bien loin de la ferme modèle qui respecte la loi, loin de la ferme partie prenante de son territoire, loin de la ferme qui respecte l'environnement, loin de de la ferme qui garantisse une alimentation de qualité pour tous. Loin de la ferme qui fait vivre décemment et dignement des paysannes et paysans.

L'industrialisation ne peut se poursuivre que par l'élimination de l'agriculture à taille humaine, c'est-à-dire la disparition massive de paysannes et de paysans, l'accaparement des terres agricoles, la dérégulation des marchés, la spécialisation, puis la disparition du savoir-faire paysan, l'élimination de la biodiversité dans la production comme dans l'environnement…

L'agriculture paysanne que nous défendons est synonyme de relocalisation, de valeur ajoutée, de qualité, de vitalité, et de valorisation. Elle est la SEULE qui soit en cohérence avec les enjeux auxquels les responsables politiques ont la responsabilité de faire face.

Verdict de ce procès en appel le 16 septembre prochain, mais relaxés ou pas, la lutte contre l'industrialisation de l'agriculture continue pour que vive l'Agriculture Paysanne et des Paysannes et Paysans nombreux.

Contact : Thierry Bonnamour, porte-parole de la Confédération Paysanne de Savoie : 09 72 27 87 88.


Crédits photos : CP 73
NOUS CONTACTER Confédération paysanne de Savoie
40 rue du Terraillet 73190 St Baldoph
Tel : 04 79 60 49 14 OU savoie@confederationpaysanne.fr