La Confédération Paysanne de Savoie appelle à la mobilisation lors de la grande marche silencieuse contre les pesticides : le 21 février 2016, à Chambéry.

Les firmes en question, outre les habituelles dénégations quant à la dangerosité des pesticides, défendent leur business en soulignant le rôle de ces produits dans la production abondante d'une alimentation à bas prix. Ce raisonnement occulte que les coûts induits pour la collectivité par ce mode de production explosent : dépollution, santé publique, chômage… Ce qu'économise le « consommateur », le contribuable le paye au centuple.
Les pouvoirs publics restent manifestement aveugles à cette réalité, convaincus que la logique de « compétition » – et les pesticides qui vont avec – doit organiser la production agricole et alimentaire. Ainsi la généralisation des modes de production sans pesticides, économes en coûts induits pour la collectivité, est limitée par la concurrence des prix artificiellement bas des productions utilisatrices de pesticides.
La société doit se saisir de ce débat : la sortie des pesticides n'est pas qu'une affaire de paysans qui, même s'ils en sont les premières victimes, sont souvent pris dans des logiques technico-économiques inextricables dont la responsabilité est partagée. La Confédération Paysanne lancera en 2016 un vaste débat citoyen sur l'alimentation et l'agriculture, afin de choisir et d'imposer, enfin, des politiques agricoles et alimentaires d'intérêt général.
Retrouvons-nous lors de la grande marche silencieuse contre les pesticides :
Dimanche 21 février 2016, à 14h00, place de l'hôtel de ville de Chambéry.
Contact : Thierry Bonnamour, porte-parole de la Confédération Paysanne de Savoie : 09 72 27 87 88.
PESTICIDES : NOS POSITIONS :
Ne nous laissons plus empoisonner, changeons nos pratiques avant qu'il ne soit trop tard !
■Une autorisation de mise sur le marché (AMM*) pour les pesticides : il faut modifier les méthodes d'évaluation obsolètes et le concept de « dose sans effet ». Il faut interdire les pesticides contenant des agents cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR*), qu'ils soient évalués « probables » ou « possibles » (niveaux 2 et 3) ainsi que ceux qui contiennent des perturbateurs endocriniens.
■Interdiction des insecticides systémiques : il faut créer une évaluation et une gestion indépendantes et transparentes (couper les liens entre l'agence, l'industrie et l'administration), et rendre la totalité des dossiers toxicologiques accessible au public.
■Taxer les pesticides.
■Encourager les pratiques agricoles respectueuses de la santé et de l'environnement en respectant, par exemple, les engagements pris lors du Grenelle de l'environnement, et atteindre les 20 % de surface en agriculture biologique d'ici à 2020 par des aides à la conversion et au maintien de l'agriculture biologique.
■Réorienter la recherche publique au service de techniques alternatives et réduire les moyens actuellement consacrés aux OGM.
■Améliorer la formation : adapter les contenus pour valoriser les pratiques réellement alternatives ; veiller à ce que les organismes de formation soient indépendants de l'agro-industrie.
■Faciliter l'utilisation des préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP*).
En téléchargement :
Plaquette Pesticides