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27.12.2019

La confédération paysanne ne participera pas à l’observatoire de l’«Agribashing» en Savoie

27.12.2019 -
Le 27 décembre 2019, après l’introduction de la séance par le préfet de Savoie, Denis Novel, porte-parole départemental, a lu un communiqué (ci-dessous) expliquant les raisons pour lesquelles notre syndicat ne souhaite pas être associé à cet observatoire. Denis quittera la salle dès la fin de sa lecture.

 La Confédération paysanne de Savoie condamne fermement et sans aucune ambiguïté les violences physiques, voire criminelles, envers les paysan(ne)s et leurs animaux, notamment de certains individus ou groupuscules antispécistes, comme L214, qui n'ont de cesse de combattre l'élevage quel qu'il soit.

Il ne s'agit pas non plus de nier le fossé qui existe parfois entre des consommateurs déconnectés du vivant, qui s'approvisionnent en grandes surfaces, et des agriculteurs qui travaillent au quotidien dans les territoires ruraux. Mais le dialogue doit se renouer dans les deux sens pour accompagner au mieux la transition agroécologique et pour travailler au vivre-ensemble dans les campagnes.

Nous dénonçons surtout une violence bien plus grande qui pèse sur TOU(TE)S les paysan(ne)s depuis si longtemps : c'est la violence du système libéral, mis en place depuis plus de 60 ans par le syndicat Fnsea/Ja en cogestion totale avec l'État. Avec l'aide des entreprises agro-industrielles et de la grande distribution, ce système maintient volontairement le monde agricole dans la dépendance économique par des politiques qui ont fait tant de dégâts sociaux et environnementaux et à l'origine du mal-être d'une grande partie des paysan(ne)s

Nous dénonçons avec force le concept d'«agribashing» qui empêche les paysan(ne)s de réfléchir au dialogue possible avec la société. Il les empêche également de prendre conscience de l'impasse sociale et financière dans laquelle ils ont été conduits. Le terme d'«agribashing», au lieu de défendre les paysan(ne)s, ne fait qu'attiser le ressentiment des consommateurs vis à vis du projet agro-industriel de la Fnsea/Ja : ce modèle qui agrandit et spécialise les fermes à outrance, qui endette les paysan(ne)s, qui traite les animaux comme du minerai, qui promeut l'emploi de pesticides de synthèse à l'encontre des demandes sociétales et qui contribue au réchauffement climatique par ses pratiques.

Parler d'«agribashing» ne servira qu'à détourner les regards de ce système économique de prix bas qui oppresse les paysan.ne.s et trompe les consommateurs. Et à empêcher de parler de la réalité des paysan(ne)s.

Par conséquent, la Confédération paysanne de Savoie ne participera pas à la réunion du 27 décembre de mise en place l'observatoire de l'«agribashing» en Savoie, et renvoie aux responsables agricoles et politiques le soin d'assumer cette situation. Nous attendons des services de l'état la mission de porter un autre projet agricole souhaité par la société.

Cet observatoire est d'autant plus secondaire en Savoie, un département dont l'agriculture a toujours favorisé les produits fermiers et les produits sous signe officiel de qualité pour les consommateurs ainsi que la réappropriation de la valeur ajoutée pour les paysan(ne)s.

Nous préférons proposer et construire. A la Confédération paysanne, nous sommes convaincus que la solution est de travailler encore et encore à construire une relation d'échange et de confiance avec la société. La remise en cause de l'actuelle politique agricole et alimentaire dominante n'est pas de l'«agribashing», elle est au contraire une urgence sociale, économique et écologique. Il est urgent de changer de modèle, de choisir entre agriculture industrielle et agriculture paysanne !

De notre côté, nous mettrons toutes nos forces à mettre en place l'agriculture paysanne qui pourra répondre aux attentes sociétales : Installer des paysan.ne.s nombreux, créer des emplois et du lien social en milieu rural, cultiver la biodiversité et assurer la sécurité alimentaire de nos territoires dans un contexte complexe de changement climatique pour lequel l'agriculture est en devoir de se transformer.

Nous invitons les services de l'état à mieux reconnaitre et soutenir l'ensemble des structures qui proposent un modèle agricole durable et humain.

CONTACT :

Denis NOVEL, polyculteur-éleveur, porte-parole départemental : 06 30 40 48 41.


Crédits photos : CPN
NOUS CONTACTER Confédération paysanne de Savoie
40 rue du Terraillet 73190 St Baldoph
Tel : 04 79 60 49 14 OU savoie@confederationpaysanne.fr